Instabilité chronique
Haïti pâtit depuis des dizaines d’années d’une instabilité politique chronique. Mais depuis quelques mois, ce pays des Caraïbes doit faire face en plus à une résurgence de la violence des gangs, qui contrôlent 80% de la capitale Port-au-Prince.
Après la démission du premier ministre controversé Ariel Henry en avril, des autorités de transition ont été mises en place, avec pour lourde mission de rétablir la sécurité et d’organiser des élections, dans un pays ravagé par la violence et la corruption, et qui n’a pas de président depuis l’assassinat de Jovenel Moïse en 2021.
En septembre lors d’une visite en Haïti, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken avait appelé les autorités de transition à s’engager rapidement vers des élections. Les dernières élections remontent à 2016.
Déjà une expérience du pouvoir
Médecin de 58 ans qui fut déjà premier ministre d’Haïti pendant six mois entre 2011 et 2012, Garry Conille avait été désigné par ce Conseil présidentiel de transition. En juillet, il avait dû être évacué d’un quartier de la capitale Port-au-Prince où des membres de gang avaient ouvert le feu.
Les gangs qui règnent sur une grande partie de la capitale sont accusés de nombreux meurtres, viols, pillages et enlèvements contre rançon, une situation qui s’est aggravée en début d’année, lorsqu’ils ont décidé d’unir leurs forces pour renverser l’ancien premier ministre très contesté Ariel Henry.
La situation n’a pas cessé de s’aggraver malgré la mise en place de la mission multinationale de soutien à la police. Soutenue par l’ONU et les Etats-Unis, cette mission menée par le Kenya a commencé à se déployer cet été avec pour l’instant un peu plus de 400 hommes.
Jeudi, les Nations unies ont mis en garde contre une aggravation des niveaux de faim dans le pays. La vague de violences et une situation humanitaire catastrophique ont forcé plus de 700 000 personnes, pour moitié des enfants, à fuir leur domicile pour trouver refuge ailleurs dans le pays, selon les derniers chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
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