Julien Alfred, nouvelle reine du 100 m aux JO 2024, au nom de son père et pour Sainte-Lucie


04 août 2024

La discrète sprinteuse de l’île caribéenne a défait, samedi au Stade de France, la flamboyante Américaine Sha’Carri Richardson à laquelle la victoire semblait promise, en l’absence des stars jamaïcaines de la discipline.

Sous une pluie battante et pour sa première participation aux JO, Julien Alfred vient de remporter, samedi 3 août, la médaille d’or du 100 m (10 s 72) devant les Américaines Sha’Carri Richardson (10 s 87) et Melissa Jefferson (10 s 92) à Saint-Denis, sur la piste violette du Stade de France. Du même coup, elle a situé son pays confetti sur la mappemonde, dans les îles du vent, au sud de la Martinique, tout en bouleversant résolument l’ordre mondial du sprint féminin.

Ancienne star universitaire aux États-Unis avec l’Université du Texas, la sprinteuse avait manqué les Jeux olympiques de Tokyo à cause d’une blessure à un ischio-jambier. Cinquième du 100 m des Mondiaux l’été dernier, elle était devenue championne du monde du 60 m en salle cet hiver à Glasgow. Julien Alfred a eu le Jamaïcain Usain Bolt comme inspiration, et a même révélé avoir regardé ses courses une dernière fois juste avant sa journée de compétition.

Je cite « Ce titre représente beaucoup pour moi, pour mon coach, pour mon pays. Je veux fêter cela désormais, et remercier Dieu. Tout s’est parfaitement déroulé », a affirmé l’athlète après avoir décroché le titre olympique, une première pour Sainte-Lucie, qui n’avait jamais remporté aucune médaille aux Jeux. Cela ne fait que depuis 1996 que ce pays d’environ 180 000 habitants, au sud de la Martinique, participe aux JO. Ce n’est qu’en 1979 que l’île est devenue complètement indépendante des Britanniques.

Fière de « représenter les Caraïbes », Julien Alfred avait quitté à 14 ans son pays pour aller s’installer en Jamaïque, à près de 2000 km de chez elle, et lancer sa carrière de sprinteuse. Quand j’étais petite j’étais toujours dehors, pieds nus, je courais avec l’uniforme de mon école, partout. On n’avait pas vraiment les bonnes infrastructures, pas de stade. J’espère que cette médaille d’or va aider la jeunesse, permettre au gouvernement de construire un nouveau stade », a expliqué Julia Alfred en conférence de presse.

À Sainte-Lucie, une fan zone était installée samedi soir dans la capitale, Castries, et de nombreux supporters présents pour voir la course de Julien Alfred. Sa victoire a donné lieu à des scènes de liesses. « Il n’y a pas beaucoup de monde qui connaît Sainte-Lucie. Parfois les gens me demandent où c’est. Maintenant, comme je suis championne olympique, les gens vont se renseigner sur Sainte-Lucie. Je suis fière de porter le nom de mon pays sur ma poitrine et de le représenter. J’ai hâte de célébrer ça avec eux quand je rentrerai à la maison », a insisté la nouvelle championne olympique.

Du côté des Américaines, c’est la désillusion. Si Sha’Carri Richardson a malgré tout décroché sa première médaille olympique, en argent, après sa suspension aux Jeux de Tokyo, l’athlète de 24 ans visait l’or. Mais Mal partie, son point faible, elle n’a jamais pu remonter Alfred, trop solide. La sprinteuse la plus rapide de la saison et championne du monde en titre, n’a pas réussi à surmonter la pression folle de l’évènement.

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